vendredi 30 juin 2017

Julien Bonfanti interviewé par Suzanne Shojaei

Julien Bonfanti

© Mohammed Benamara

Votre devise : « Un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche. » Qu’est-ce que ça veut dire ?
Cest une citation de Michel Audiard, dans Un Taxi pour Tobrouk (de Denys de La Patellière, ndlr). Ça correspond à mes goûts et à ma culture cinéphiliques. Il ny a pas forcément darrière-pensée ! Pourquoi pas un peu dautodérision par rapport à mon propre parcours. Étant enseignant, je garde une étiquette dintellectuel. Donc cest une manière amusante de tordre le cou à cette réputation.

Vous êtes donc professeur de lettres et de cinéma au lycée Bristol, à Cannes ?
Oui ! Au départ, je voulais être journaliste. À lépoque, il ny avait pas vraiment de formations dans la région, donc il fallait monter à Paris ou à Lille. Je navais pas forcément le budget pour ça, alors je me suis rabattu sur ce parcours classique par défaut, on va dire. Comme jétais passionné de cinéma, jai travaillé sur le cinéma et la littérature pour mon année de maîtrise. Cest là que jai commencé à cultiver cette bivalence.

Donc vous nêtes pas comédien à titre professionnel.
Non. Jai commencé au théâtre, et je continue avec la Compagnie des Sylves. Ça va faire trente ans, bientôt. On monte entre un et deux spectacles par an, on tourne dans toute la région. Cest totalement amateur. Mon activité artistique nest pas rémunérée pour linstant.

Vous aimeriez quelle le soit ?
Oui et non. Jécris de plus en plus. Jaime être de lautre côté de la caméra, ou dans la mise-en-scène. Faire de la réalisation mon métier est un rêve, mais bon... Je ne me fais pas trop dillusions. Cest pour ça que pour linstant, je reste amateur au sens noble du terme. Car quand on est amateur, on peut faire ce quon veut. On a beaucoup moins de contraintes.

Avec vos étudiants du lycée Bristol, vous travaillez notamment sur une web-série.
Oui, on en a fait une lannée dernière et on remet ça cette année. On devrait la tourner cet été. Jai un groupe très motivé, très investi alors notre ambition a pu grandir au fur et à mesure. La dernière est une fiction de près dune heure ! On est même en train de sinscrire au Festival des Séries de Marseille. Cest un travail extrascolaire, pour donner une expérience semi-professionnelle à des étudiants qui envisagent den faire leur métier. Et on na pas à rougir du produit fini ! La série est à voir sur la chaîneYoutube « Bristol-TV ».

Quelle est lhistoire ?
Une lycéenne qui disparaît après une soirée. Sa meilleure amie se met à enquêter pour la retrouver. La fin est surprenante... On reprend un peu les codes du thriller et un peu ceux du film policier.

Vous avez également réalisé le clip « Happy in Cannes », comme de nombreuses villes l’ont fait sur le tube de Pharrell Williams.
Absolument ! Là encore, une partie de léquipe était composée délèves du lycée Bristol. Cétait il y a trois ans, ça commence à dater... On a eu de très bons retours. Le maire de Cannes la même repris pour lancer sa cérémonie de vœux lannée suivante. Un bel hommage !

Donc vous vous dirigez de plus en plus vers la réalisation et lécriture.
Jai des projets, oui. Cest ce qui mintéresse vraiment. En janvier, avec ma compagnie, on a joué la dernière représentation dune pièce que jai écrite. Elle sappelle Luxe, calme et volupté. Jutilise le pseudonyme John Sheppard pour signer mes pièces. Cétait un vaudeville autour dun président de la République qui a une liaison avec sa maîtresse dans une chambre dhôtel et qui, un jour, oublie son
téléphone dans cette chambre. Il y a dix ans, on avait déjà monté une autre de mes pièces qui sappelait Voulez-vous tuer ma femme ce soir ?.

D’où venez-vous ?
Je suis cannois. Et jai fait mes études à Nice. Au départ, cétait une contrainte et finalement je ne le regrette pas.

Le dernier film qui vous a particulièrement marqué ?
Je nai pas vu beaucoup de films pendant le dernier Festival de Cannes, mais il se trouve que jai vu la Palme dOr, The Square (de Ruben Östlund, ndlr), et jai beaucoup aimé. Dailleurs, jai été étonné de voir quil avait eu la Palme. Bonne surprise !

Vous avez un chien ?
Jen ai même deux ! Un malamute et une malinoise. Je les ai eus en même temps et cétait lannée des « G », alors je les ai appelés Gaïus et Gueli.

Vous faites du sport ?
Quand jai du temps, oui. Du tennis, un peu de natation, de la course à pied... Je ne suis pas un sportif accompli mais comme je passe beaucoup de temps derrière un ordinateur, jessaye dentretenir la machine ! 

jeudi 22 juin 2017

Magali Thomas interviewée par Suzanne Shojaei

Magali Thomas
© SLPCannes-photos

Suzanne Shojaei : Vous, c’est le théâtre. Mais aussi l’opéra ?
Magali Thomas : Oui, je me suis formée au théâtre, à la base. Jai pas mal travaillé avec la compagnie du Théâtre du Soleil, avec Ariane Mnouchkine. Jai monté ma propre compagnie à Paris, et le chant est venu après.

Et cest venu comme ça ?
Je faisais du piano, quand jétais plus jeune. Cest vrai que jai toujours chanté. Ça a été un peu un hasard. Pour une pièce quon devait jouer à Avignon, le metteur en scène ma demandé si je chantais. Javais 20 ans, je navais jamais pris de cours de chant. Je lui ai dit : « Oui, bien sûr ! ». Alors jai immédiatement pris des cours.

C’est un énorme atout, d’être comédienne et musicienne. Non ?
Pour moi, cest difficilement dissociable. En France, on catégorise beaucoup les choses. Mais un acteur doit savoir chanter, selon moi. Un artiste, plus il est complet, plus cest intéressant. Un acteur qui ne sait pas chanter, il lui manque quelque chose ! Je ne parle pas de chant lyrique, mais au moins avoir conscience de sa voix. Un comédien au théâtre doit travailler sa voix. Donc oui, cest un atout, surtout pour la mise en scène. Mon parcours me permet de diriger autant les acteurs que les chanteurs. Je sais ce que je leur demande. Certains metteurs en scène demandent des choses impossibles à des chanteurs ! Disons que je sais de quoi je parle.

Vous vous êtes formée au Cours Florent et au conservatoire, à Paris. C’était une évidence de revenir chez vous, à Cannes ?
Jai vécu onze ans à Paris, jadore cette ville. Mais jai toujours eu envie de revenir faire mon travail à Cannes. Même si étant petite, jai souffert du manque daccès à la culture ici. Jaime le sud, jai mes racines ici.

Vous avez récemment mis en scène l’opéra Peter Pan, à Cannes. Quel souvenir en gardez-vous ?
Ça a été une première. La ville de Cannes nous a beaucoup aidés. La majorité du chœur était composée denfants issus de zones prioritaires. Cétait une chance, pour eux et pour moi, de créer ce spectacle pour le Palais des Festivals ! Cétait extraordinaire ! À 40 ans, cétait la première fois que je faisais ça. Et pour eux, ça a peut-être changé des vies, des destins.

Vous préférez être sur scène, ou mettre en scène ?
Jaime les deux. Mais mettre en scène, cest ma vraie vocation. Aucun doute.

Vous vous exprimez aussi bien en français qu’en italien. Votre travail est-il transfrontalier ?
De plus en plus, oui. En octobre dernier, on a créé un spectacle en Italie sur lAfrique, avec des poèmes sur le thème de la négritude. On le fait avec de jeunes réfugiés, qui ont vécu des situations très difficiles. Pour moi, la culture doit être accessible à tous et pas seulement en tant que spectateur. Pour Peter Pan ou pour ce projet sur lAfrique, limportant est de transmettre. Jadore transmettre, et on ma beaucoup transmis. Lart a un rôle éducatif qui nest pas lécole.

Avez-vous eu des expériences dans le cinéma ?
Jai fait quelques apparitions dans des films à Paris, mais ça ne sest pas reproduit. Je nai rien fait pour ! Jai mis toute mon énergie au service du théâtre, de lopéra et du spectacle vivant. Jaime travailler comme un artisan.

De quel projet rêvez-vous ?
Déjà, Peter Pan était un rêve. Ça a été très difficile à monter, il y avait des décors en 3D, des animations, on a développé une application à télécharger. Et ça nétait que la version courte ! On va essayer de faire une version longue, on a déjà deux demandes en Italie, une demande en Russie. Il faut voir, mais ce serait déjà un rêve que de continuer laventure Peter Pan. Ensuite, je travaille sur un projet dadaptation de La Vie devant soi, de Romain Gary. Lidée serait den faire un spectacle musical, entre le music-hall et lopéra, avec beaucoup denfants sur scène.

Votre carrière fonctionne parfaitement. Quel est lintérêt, pour vous, de faire partie des Acteurs de Cannes ?
Effectivement, javais hésité. Je ne voyais pas bien ce que je pouvais y faire. Je ne fais pas de cinéma, pas de télévision, ça ne mintéresse pas trop, pour dire la vérité. Mais pas besoin de faire les choses par intérêt ! Cest symbolique. Par contre, il manque un projet commun aux Acteurs de Cannes.

Donc un jour, vous mettrez peut-être en scène quelque chose pour Les Acteurs de Cannes ?
Oui, jaimerais bien ! Chacun a des activités et des univers différents au sein du collectif, mais ça nest pas impossible. Ce serait beau !

Votre couleur préférée ?
Oula... (silence) On va dire le bleu.

Pourquoi ?
Je ne sais pas ! Ce nest pas ma couleur préférée à la base, mais cest ce qui est sorti.

En fait, vous navez pas de couleur préférée !
Non ! Je naime pas le gris, voilà. Jaime les couleurs vives. 

samedi 17 juin 2017

Jean-Claude Braganti interviewé par Suzanne Shojaei

Jean-Claude Braganti

Sur le tournage de "Spirales" de Dans ta prod & Braking Lions

Suzanne Shojaei : « Prends son flingue, et dégage ! » Ça vous rappelle quelque chose ?
Jean-Claude Braganti : Oui ! (rire) Cest le court-métrage que jai tourné en 48 heures, qui sappelle Spirales (réalisé par Jérémy Crunchant et Alex Taba, ndlr). Cétait sympa, comme challenge. Cétait la première fois que je faisais ça. Mais le plus compliqué, ça nest pas pour les acteurs. Cest la réalisation et le montage, en très peu de temps.

Vous faites un peu de tout. Du court-métrage, du long-métrage, du théâtre, de la télévision... Qu’est-ce que vous préférez ?
Le métier de comédien reste le même. Évidemment, le cinéma, cest plus facile. Les séquences sont courtes, on recommence autant de fois que cest nécessaire. Le cinéma paye mieux, aussi, et cest vu par plus de monde. Cest plus confortable, en fait. Dans le théâtre, il faut davantage sinvestir. Mais le théâtre reste la base pour un comédien. Cest par-là quil saffirme, parce quon na pas le droit à lerreur. Il ny a pas de pause, pas dissue de secours, et puis il y a le public qui vous renvoie, ou non, ce que vous avez donné. La caméra, on loublie très vite. Le public, non. Et puis dans le théâtre, on suggère davantage.

Quel est votre meilleur souvenir devant la caméra ou sur les planches? Votre meilleure expérience ?
Cest un spectacle que javais fait en solo, il y a dix ou quinze ans, sur des nouvelles écrites par Dino Buzzati, un journaliste italien. Ses nouvelles sont géniales, vraiment. Jen avais retenu quatre. Et là, quand on est seul sur scène, cest une expérience extraordinaire ! Tout repose sur vous.

Un chauffeur, un assureur, un gendarme, un ratonneur, un clochard, un avocat... Quel personnage manque à votre éventail ?
Un personnage qui manque ? Honnêtement, je ne sais pas. Je suis ouvert à tout. Il y a tellement de choses différentes à interpréter... Non, vraiment, je ne sais pas !

De quoi un scénario a-t-il besoin pour vous plaire ?
Un bon scénario dénonce, montre des choses, fait réfléchir. Si cest « mon cul sur la commode », non merci ! (rire) La mauvaise comédie de boulevard, par exemple. Attention, le « boulevard » nest pas péjoratif. Il y a de très bonnes pièces de boulevard, bien construites et qui donnent à réfléchir. Mais il y en a dautres qui nont, franchement, aucun intérêt. Tout le monde est capable de juger ! Il suffit de se demander « quel est lintérêt de la chose ? ».

Y a-t-il un réalisateur ou un metteur en scène avec lequel vous aimeriez travailler ?
Oh, je ne sais pas ! Encore une fois, je suis disponible et ouvert à tout. Encore faut-il que le projet me plaise. Tout est bon à prendre.

D’où venez-vous ?
Je suis niçois. Jétais dans une compagnie théâtrale depuis plus de trente ans. On a fait le pari de rester dans la région et cétait une expérience extraordinaire !

Vous vous souvenez de vos débuts au théâtre ?
Oui, bien sûr, et ça a été très drôle. Jétais dessinateur-projeteur, je ne connaissais rien au théâtre, mais jécoutais beaucoup de musique. Un jour, une secrétaire vient me voir et me dit : « Je fais du théâtre en amateur, est-ce que ça tintéresserait de diffuser de la musique quand on joue ? ». Je lui ai répondu : « Pas de problème ! ». Donc jai fait ça. Et il se trouve que dans cette compagnie, un comédien est tombé malade. Il ma demandé si je voulais le remplacer pour ses quelques répliques. Jai dit « bien sûr », évidemment ! Même si je ne connaissais rien ! Donc japprends mes trois répliques. Et le jour de la représentation, impossible de sortir un mot. Complètement scotché de voir tous ces gens face à moi. Incapable de dire quoi que ce soit ! Cest là que je me suis dit « il faut faire quelque chose ». Et ça a démarré comme ça. Un vrai déclic.

Vous venez de dire que vous écoutiez beaucoup de musique ?
Jadore le son. Ha-la-la, oui ! Je suis très mélomane et sensible à ça. Bien plus quà limage. Au théâtre, surtout, cest super si la salle possède une bonne acoustique. Jai déjà joué dans des salles mal faites, cétait à vomir ! Le théâtre na pas besoin de micro, normalement. Donc si lacoustique est mauvaise et que la personne du dernier rang ne vous entend pas, ça ne va pas.

Vous avez rejoint les Acteurs de Cannes en 2015. Pourquoi ?
Je connaissais un peu Yann Lerat (le fondateur des Acteurs de Cannes, ndlr). Et je lui ai dit : « Mais comment ça, tu ne me proposes pas ?! ». Il ma dit « Ah mais bien sûr ! Je ny avais pas pensé, mais pas de problème ! ». « Ah bah quand même ! », jai répondu. (rire) Aujourdhui, ça mapporte beaucoup de connaissances et dexpériences. Par exemple, jaime travailler avec les étudiants du BTS Audiovisuel de Cannes.

Sur un plateau, ou en répétition de théâtre, comment travaillez-vous ? Êtes-vous force de propositions, ou respectez-vous toujours ce quon vous demande ?
Je respecte ce quon me dit. Eventuellement, je propose. Mais pour avoir plusieurs fois guidé des gens, je sais trop bien ce que cest davoir des comédiens qui discutent sans arrêt ce que tu leur demandes, qui remettent tout en cause. Cest pas possible ! Je fais confiance au metteur en scène, au réalisateur. Je suis très cool !

Votre destination de rêve pour votre prochain voyage ?
Ce serait un pays nordique. Jaimerais bien aller en Norvège, par exemple. Déjà, je naime pas trop la chaleur. Comme je suis originaire du sud, je me protège du soleil. Je préfère la montagne à la mer. Et pour avoir vu plusieurs reportages sur la Norvège, ce voyage mintéressait bien. Jirai sûrement ! 

lundi 12 juin 2017

Un Studio de Cinéma à Cannes!


Sur le tournage de "Mission Invisible" de Sylvain Robin à Cannes © Patrick Michau

Nous l'attendions avec ferveur, cet outil indispensable pour faire de Cannes une ville "productrice" de cinéma : un studio consacré aux arts visuels.
Après CréÀCannes (pépinière d'entreprises audiovisuelles), et les filières de storytelling du nouveau campus universitaire, la ville de Cannes va se doter d'un studio de cinéma avec salles de montage, régies d'étalonnage, d'effets spécieux et de mixage, studio de bruitage et de doublage...
C'est dans le bâtiment désaffecté du Comptoire Provençal du Verre (propriété de la mairie), que va naître ce studio intitulé "L'Avant-garde".
Imaginé par Laurent Aurion et Karim Succar (producteurs), ce studio va nécessiter 10 M€ d'investissement (uniquement privés) pour reconfigurer le bâtiment de 1200m2, et verra le jour fin 2018, début 2019.

Festival des Séries : Fleur Pellerin présidera l'association organisatrice

"La ville de Cannes a démontré depuis plusieurs années sa capacité à accueillir, grâce à des infrastructures adaptées, de grands événements internationaux consacrés à la création culturelle, audiovisuelle et cinématographique. Elle en a tiré un grand rayonnement et une forte notoriété au niveau mondial. Je suis honorée de la confiance qui m’est faite et porterai avec passion les ambitions de ce nouveau rendez-vous, à la fois professionnel et grand public, afin qu’il s’impose dans le calendrier international".
De son côté, le maire de Cannes se félicite de cet engagement qui s’inscrit dans le prolongement des échanges noués dès 2014 avec la ministre : « Fleur Pellerin a été immédiatement réceptive à l’idée de ce Festival. Elle est la première à en avoir saisi l’importance pour la France et sa promotion culturelle. Nous avons eu plusieurs rencontres à Paris et à Cannes sur le sujet et j’ai pu, au fil de nos échanges, observer une personnalité franche, attentive, ouverte et conquise par l’idée, hors de toute approche partisane. Fleur Pellerin réussit aujourd’hui de façon brillante dans le secteur privé. Elle possède une triple compétence particulièrement pertinente pour présider l’association organisatrice de notre Festival : sa connaissance, au plus haut niveau, du monde culturel, son expérience entrepreneuriale, sa fibre internationale. »
Là, on peut vraiment parler d'un "Festival de Cannes des Séries" comme cela avait été présenté il y a plus d'un an par le Ministère de la Culture lors du lancement de l'étude de faisabilité d'un tel festival en France. Ça va faire comme pour le Festival International du Film accompagné du Marché du Film en mai. Là, c'est le Festival International des Séries qui va accompagner le MIPTV (Marché International des Programmes Télévisés) en avril. Quoi de plus évident pour nous autres cannois ?
Les Acteurs de Cannes
Le printemps 2017 a apporté son lot de tournages et de demandes d'aide aux castings. Nous avons ainsi participé à : "Résonnances" de Jean-Paul Gabert, "Un homme comme les autres" et "Mission Invisible" de Sylvain Robin, un épisode (tourné à Cannes) de "Salamander" (série policière belge), un film en réalité virtuelle promotionnel pour la Commission du Film des Alpes-Maritimes ainsi qu'une publicité pour un groupe pharmaceutique produits par Adastra, le clip de la chanson "Pretty Garden" de Chantal Lam, d'un court-métrage de Tom Mouquet pour l'ESRA, "Pas un mot" de David Amar, un pilote de série produit par Wolf Films ainsi qu'un court-métrage de Thomas Chansou.

Yann LERAT "Les Acteurs de Cannes" - 12/06/2017

samedi 3 juin 2017

"Les Acteurs de Cannes" au Marché du Film 2017



Pendant le Festival de Cannes, la ville se transforme en un centre d'affaire international. C'est l'opportunité de rencontrer des professionnels, d'échanger et d'avancer sur des projets. Le Marché du Film est le rendez-vous le plus important pour l'industrie du film et le point de rencontre de plus de 12 000 professionnels, dont 3 200 producteurs, 1 200 vendeurs, 17 500 acheteurs et 800 programmateurs de festivals.

Grâce à la Mairie de Cannes qui bénéficie d'un espace dans l'enceinte du marché pour promouvoir ses décors, l'association "Les Acteurs de Cannes" a pu bénéficier d'une accréditation à un tarif préférentiel (il s'agit d'un salon professionnel payant dont chaque acteur membre de l'association qui désire s'y inscrire prend en charge personnellement son coût).
Une accréditation au Marché du Film offre les mêmes avantages qu'une accréditation au Festival de Cannes (accès aux projections, montée des marches, invitations aux soirées...), mais son intérêt est qu'elle donne surtout accès aux autres professionnels accrédités.

Une opportunité pour notre association qui pour attirer les producteurs et les réalisateurs à venir tourner dans le bassin cannois, rend de multiples services : repérages, mise en relation avec les techniciens locaux, organisation de castings, de la figuration, promotion...
C'est aussi l'occasion de retrouver nos "partenaires institutionnels" tels que la Commission du Film de la Région PACA, des Alpes-Maritimes Côte d'Azur qui font partie du réseau Film France.
Même s'il est toujours plus convivial d'échanger autour d'un verre, il n'est pas question de perdre son énergie dans des soirées ou des cocktails. On ne va pas non-plus voir de films. Ça se passe une fois dans l'année. Cannes accueille tout Paris et le reste du Monde, l'essentiel pour nous est de favoriser au maximum les prises de contact.

Y'a pas que La Croisette à Cannes!

La ville de Cannes a une image un peu "bling-bling", glamour, prestigieuse ou luxueuse avec sa Croisette et son Festival du Film. Il en ressort de nos échanges avec les producteurs audiovisuels qu'ils pensent venir tourner à Cannes pour cette image la. Très bien! Nous serons heureux de les accueillir.
Mais la palette qu'offre la ville est beaucoup plus large. Cannes, c'est une multitude de décors et de strates sociales (une autre richesse de la ville) avec ses îles de Lérins, son village provençal le Suquet, ses quartiers résidentiels, ses quartiers verdoyants et ses zones urbaines dites sensibles. Autant de décors et de scénarios possibles sur un aussi petit territoire est un atout non-négligeable.
Nous "vendons" Cannes comme étant une terre de tournages incroyable (je me suis moi-même surpris à dire : "même si votre scénario se passe en Alaska, nous pouvons le tourner à Cannes!")

Aussi notre objectif a été évidement de présenter notre association, et de mettre en avant chaque membre. Nous remercions d'ailleurs chaleureusement Ingenious Mag (http://www.ingeniousmag.net/societe/actualites-debats/les-acteurs-de-cannes-dynamisent-le-cinema-sur-la-cote-d-azur) de nous avoir offert des flyers (ci-dessous) que nous avons pu distribuer dans l'enceinte du Palais des Festivals et des Congrès et au Village International.



"Le casting, nouveaux enjeux, nouvelles pratiques"

Le CNC nous a invité à assister à une table ronde le 25 mai où les cinéastes Laurent Cantet et Michel Hazanavicius, les directrices de castings Juliette Ménager, Elsa Pharaon et Sarah Teper, et l'agent de comédiens et co-fondatrice de l'École Miroir Catherine Jean-Joseph ont expliqué aux auditeurs l'évolution des modes de casting.
Grâce à internet et notamment les réseaux sociaux, le "casting sauvage" ou les offres d'auditions se sont démocratisés. Ça, nous l'avons bien compris puisque nous nous en servons nous-mêmes. Ce qui laisse quand même sous-entendre que de plus en plus d'amateurs ont accès à des auditions.
Le discours de Michel Hazanavicius a été rassurant pour les acteurs professionnels qui se sont investis dans des formations, recherches de rôles et expériences.
Il explique qu'il ne cherche pas nécessairement un "bon acteur", mais l'acteur le plus adapté au personnage. Dans son discours, il fait quand même allusion aux acteurs professionnels. Même si certains se sont vus propulsés par hasard devant une caméra ou sont des "acteurs-nés", ce métier nécessite des connaissances techniques qui ne s'improvisent pas (surtout quand on sait combien coûte une simple journée de tournage...)

Yann LERAT "Les Acteurs de Cannes" - 03/06/2017