jeudi 6 juillet 2017

Maud Clavier interviewée par Suzanne Shojaei

Maud Clavier
© Melle Mary

Qu’est-ce que c’est, « Clap & Zap » ?
Cest une société de production qui fait des films en vidéo 360°. Jai créé la boîte il y a trois ans, après avoir découvert cette technologie avec mon associé (Charles-Henri Marraud des Grottes, ndlr). On a fait des courts-métrages, on fait aussi des films commerciaux et institutionnels.

Vous êtes présidente de cette société. La technologie vous intéresse ?
On nest pas tellement fans de technologies, mais cest une nouvelle façon de raconter des histoires et de faire des films, de créer. Et cest ça qui nous a plu.

On ne peut pas exercer son métier en-dehors de son temps, selon vous ?
On peut passer à côté. Mais ça nous a fascinés, en fait ! Certains font de la production très classique et tant mieux, on en aura toujours besoin. Comme le monde évolue, on aura aussi un jour la nécessité dutiliser les nouvelles technologies.

Après la vidéo 360°, quel est le projet que vous aimeriez réaliser ?
En allant à des salons technologiques, jai découvert lintelligence artificielle, les hologrammes, la réalité augmentée. Tout ça mintéresse, alors peut-être quun jour je ferai des fictions en réalité augmentée ! Ça peut être rigolo.

Avez-vous encore le temps de jouer dans des films ?
Jai le temps de jouer dans les films que je produis. Jai joué dans le dernier film quon a fait, Le Dernier héros, et également dans le premier court-métrage. En fait, je nai plus vraiment le temps daller fouiller dans les annonces. Des amis men envoient donc je réponds à des offres mais jai moins de temps pour minvestir. Par contre, si on mappelle pour des projets, je le fais sans problème!

Vous avez fait beaucoup de cinéma. Aujourd’hui, vous travaillez surtout dans la production. Avez-vous aussi joué au théâtre ?
Oui, beaucoup. Cest dailleurs comme ça que jai commencé, avec un master de théâtre. Cest quelque chose que jadore mais là, ça fait longtemps que je nai pas pu en faire parce que ça demande un énorme investissement. Il faut faire partie de la troupe à temps plein, tandis que quelques jours suffisent pour jouer dans un court-métrage. Mais le théâtre me manque ! La scène, surtout. Si je me lançais de nouveau dans laventure, jattendrais dêtre entièrement disponible.

Quest-ce que vous aimez, dans le théâtre ?
Le retour du public. Jai joué beaucoup de comédies, de sketchs. Entendre les gens rire en direct, cest jouissif ! Tout ça, sans être coupée dans mon jeu. Quand il y a une interaction avec le public, on peut même improviser dessus. Au cinéma, tout est plus technique et plus segmenté. On joue telle ou telle phrase, tel ou tel plan. On est moins à 100%, alors quau théâtre où on est pleinement dedans.

Quel est l’intérêt, pour vous, de faire partie des Acteurs de Cannes ?
Jai aimé létat desprit du groupe, dès que je lai intégré. Cest comme une troupe de théâtre, mais pour le cinéma. On se voit souvent, on se donne les bons plans, parfois on joue dans des pièces ou des scénettes ensemble. Cest intéressant aussi parce quaujourdhui, jai toujours un pied-à-terre dans le sud.

Car vous ne vivez même plus à Cannes !
Non, je vis dans le nord, à Tourcoing. Mais je reviens régulièrement dans la région de Cannes.

Julie Clavier, c’est votre sœur ?
Oui, cest ma grande sœur. Elle a deux ans de plus que moi, et elle a décidé dêtre réalisatrice dès son adolescence. On faisait des clips, des parodies ensemble. Par exemple, on a écrit un court-métrage qui sappelle LHomme idéal, dans lequel je joue huit femmes différentes. Grâce à elle, jai pu avoir dautres rôles.

Le cinéma, c’est un truc de famille chez les Clavier ?
Disons quon est toutes les deux des extraterrestres dans la famille ! Ma mère était prof et mon père businessman. Jai découvert le théâtre en atelier, quand jétais en 5ème au collège. Et ça ma donné envie den faire mon métier. Ma sœur a eu sa première caméra à 14 ans. Elle samusait à tout filmer. Elle réalisait déjà des films !

Vous parlez français, anglais... et swahili ?!
Effectivement ! Cest une langue qui se parle en Afrique de lOuest et notamment en Tanzanie. Mon père a été muté un moment dans ce pays, alors je suis allée travailler là-bas. Jai repéré un bateau, le Liemba. Jen ai parlé à ma sœur, qui a voulu en faire un documentaire. Elle ma proposé dêtre assistante réalisatrice et interprète. Donc trois mois avant de partir en tournage, jai appris le swahili avec un prof à Paris. Une fois là-bas, cest moi qui faisais toutes les interviews et la traduction du documentaire.

Donc vous êtes trilingue !
Oui ! (rire) Bon, ça fait quatre ans que je nai pas pratiqué. Mais en peu de temps, je pense que je pourrais le retrouver assez vite.

Vous êtes allée au Hellfest, cette année. Vous êtes fan de métal ?
Oui, jaime bien ! Jen écoutais plus quand jétais ado, et là cétait pour lanniversaire de ma sœur. Comme on aimait cette musique étant plus jeunes, on sest dit quon irait découvrir les nouveaux groupes, en immersion dans le festival. Cétait super bien !

Vous savez screamer (technique vocale du heavy metal, cri rauque ou aigu, ndlr) ?
Oui ! On a même fait du pogo ! Cétait excellent !

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